Disparition de Pierre Agnes

Ce mardi 30 janvier, l’embarcation de Pierre Agnès, patron de la marque Quiksilver a été retrouvée échouée sur la plage de Boîteux, à Hossegor dans les Landes. Des recherches ont été lancées pour retrouver le directeur du groupe qui se trouvait à son bord. Dans un communiqué, la préfecture des Landes a indiqué que Pierre Agnès avait pris la mer aux alentours de 7h30 ce mardi sur le port de Capbreton, à bord du « Mascaret III ». L’embarcation a ensuite été retrouvée retournée sur la plage de Boîteux. Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité Après avoir retourné le bateau, les secours ont constaté qu’il était vide et ont lancé une opération pour « suspicion d’homme à la mer ». Les secours n’étaient pas en mesure de dire si le PDG se trouvait seul à bord ou non. Deux vedettes et trois hélicoptères ont été mobilisés pour survoler la zone, sous la direction du CROSS Etel, qui coordonne les opérations de sauvetage du Finistère à la frontière espagnole. Des patrouilles terrestres côtières ont aussi été mobilisées, selon la Préfecture maritime de l’Atlantique. Selon Sud-Ouest, Pierre Agnès aurait contacté la Capitainerie alors qu’il se trouvait déjà en mer pour signaler qu’il reportait son retour au port à cause du brouillard. La préfecture a quant à elle fait le point sur les conditions météorologiques dans la zone de recherche: la mer y est agitée, mais avec un vent faible et une visibilité de 2 kilomètres. Pierre Agnès a débuté il y a près de 30 ans sa carrière chez Quiksilver dont il a notamment dirigé le design pour ses marques, tout en restant basé au siège européen de Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques. Le groupe américain avait été durement ébranlé financièrement par une désastreuse opération d’achat-revente des skis Rossignol (en 2005 puis en 2008), et son titre avait chuté de plus de 40% en une seule journée à Wall Street en juin 2014. Début janvier, Boardriders, la maison mère américaine des marques Quiksilver et Roxy, a annoncé qu’elle s’apprêtait à racheter son concurrent australien Billabong, fusionnant ainsi deux grands noms de vêtements de sports de glisse. Réunies, ces deux entreprises bien implantées dans le monde du surf, du ski et du skate comptent 630 magasins dans 28 pays, 7000 entreprises clientes dans 110 pays et des sites en ligne dans 35 pays. Boardriders est sous le contrôle du fonds d’investissement Oaktree qui possède déjà 19% de Billabong.

Actual chavire

Alors qu’il tentait le record du Tour du monde à l’envers en solitaire, en multicoque, l’Ultim Actual a chaviré au large du Cap Horn vers 4h du matin heure française. Yves Le Blevec va bien, il est en sécurité à l’intérieur de son bateau, l’organisation des secours est en cours. 11h : Un bateau à passagers a été dérouté ce matin par le MRCC Chilien pour venir secourir Yves le Blevec, toujours en sécurité à l’intérieur de son bateau. Il devrait être sur zone dans l’après-midi. Le skipper Actual avait doublé le cap dur à 1h 34min dans la nuit de mercredi à jeudi 14 décembre, dans des conditions météo difficiles : 30 à 50 nœuds, rafales à 70 juste avant le franchissement du Cap, une mer de 5 à 6 mètres de creux. Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité A 4h21, ce jeudi matin, Yves le Blevec déclenchait sa première balise de détresse. 40 minutes plus tard, il actionnait sa 2e balise, confirmant la gravité de la situation. Le CROSS a immédiatement alerté le MRCC Chilien, organisme en charge de la sécurité en mer pour cette zone. Le team technique a pu joindre Yves : il n’est pas blessé, il est en sécurité à l’intérieur de son bateau en attendant les secours. L’un des bras de liaison bâbord du trimaran a cassé, provoquant le chavirage de l’Ultim. Le vent de secteur ouest-nord-ouest soufflait à 30 – 40 nœuds au moment du chavirage, il y avait 5m de creux. La situation est stabilisée, le bateau est à une trentaine de milles dans le sud-ouest du Cap Horn, il dérive un peu vers le sus-sud-est, une zone sans danger. Source : sortie en Trimaran de course.

Transat Jacques Vabre 2017

Arrivé en vainqueur en ayant tenu son statut de favori de cette treizième édition, le monocoque à foils « St Michel – Virbac » de Jean-Pierre Dick et Yann Eliès n’aura finalement pas surclassé ses deux poursuivants, arrivés à Bahia avec respectivement à 6 et 17 heures de retard. En premier lieu, « SMA » du duo « nouvelle star » de la voile : Paul Meilhat, 35 ans et Gwénolé Gahinet, 32 ans. Arrivés deuxièmes en barrant un monocoque non pourvu de foils, ils ont, tout au long de la traversée, donné du fil à retordre aux vieux loups de mer que sont Jean-Pierre Dick et Yann Eliès. « À bateau égal, c’est clair qu’on aurait encore plus souffert. Ils ont fait une superbe course avec un bateau sans foils », a même expliqué Yann Eliès, venu les féliciter sur le ponton d’arrivée. Paul Meilhat et Gwénolé Gahinet, qui avaient déjà remporté en duo la Transat AG2R en 2014, enrichissent donc un peu plus leur CV avec ce podium obtenu sur une grande classique océanique. « On est content de faire deuxième derrière Jean-Pierre et Yann. Ils sont devant nous pas parce qu’ils ont des foils, mais parce qu’ils ont très bien navigué. En début d’année, j’aurais signé tout de suite », expliquait très lucide à son arrivée nocturne Paul Meilhat. C’est par contre un monocoque à foils qui a pris la troisième place, en arrivant dimanche matin au Brésil. « Des voiles et vous », barré par le Réunionnais Morgan Lagravière, 32 ans, et le Quimpérois Eric Péron, 36 ans, aura mis un peu plus de 14 jours pour rallier Le Havre à Bahia. Morgan Lagravière, champion de France 2011 de course au large en solitaire, qui avait malheureusement dû abandonner sur avarie après 18 jours de course lors du dernier Vendée Globe, renoue donc avec le podium. « Heureux, car nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour nous préparer. C’est donc un super résultat de finir à cette troisième place, compte tenu qu’on a explosé notre grand spi et plus perturbant encore, on a tapé un requin dans la quille. » Le podium des monocoques Imoca 60 pieds est donc complet. Reste encore dix bateaux en mer dans cette classe. Le prochain arrivant devrait être « Malizia », du duo franco-allemand Boris Hermann et Thomas Ruyant, qui dimanche à la mi-journée était encore à plus de 200 milles de l’arrivée.

Un trimaran pour la Route du Rhum

La mer, comme disait Victor Hugo, est un espace de rigueur et de liberté. Depuis des millénaires, pour des raisons diverses, les hommes ont toujours éprouvé un plaisir incomparable à glisser sous le vent. Avec le nouveau maxi-trimaran Edmond de Rothschild, les sensations incomparables sont garanties. Il a vu le jour au bout de trois années de travail acharné, et le moins que l’on puisse dire : le résultat est époustouflant. Le nouveau maxi-trimaran est une véritable bête d’une longueur de 32 m et d’une largeur de 23 m. À l’heure actuelle, il développe une vitesse maximale de 40 nœuds (soit environ 70 km à l’heure). Cependant, les constructeurs souhaitent voir leur création atteindre les 50 nœuds. La conception de la coque limite autant que possible l’adhésion et le frottement avec l’eau. Résultat, ce bateau ne nage pas, il flotte littéralement au-dessus de l’eau. C’est une véritable première pour une embarcation de cette taille. On ne saurait également passer outre les foils en L qui offrent un excellent compromis résistance/surface/traînée. Bien que l’embarcation flotte, les perturbations sont réduites au minimum grâce à la disparition des nœuds de liaison. Les prouesses de ce maxi-trimaran ne s’arrêteront pas là. D’autres améliorations devraient être effectuées avant qu’il ne prenne enfin la route en fin d’année, plus précisément le 5 novembre 2017. Il fera ses débuts lors de la fameuse Transat Jacques-Vabre. On attend aussi avec impatience de voir ses performances sur la Route du Rhum en 2018 et lors du tour du monde en solitaire, qui se déroulera en 2019. C’est un magnifique bateau que l’on prend beaucoup de plaisir à admirer en mer. Il fait partie de ces embarcations qui poussent même les amateurs à s’intéresser aux sports nautiques. Il ne reste plus qu’à espérer que ses prouesses techniques seront à la hauteur des attentes.

Un bateau 100% écologique

C’est un drôle de navire qui fait escale à Boulogne pendant une semaine. Surprenant tant par son esthétisme que par ses caractéristiques techniques. En effet, l’Energy Observer est le premier bateau au monde à être 100 % écologique. Long de 30 mètres, pour une largeur de 12,8 mètres, le bateau a été reconditionné et ne fonctionne qu’à l’énergie renouvelable. Il est équipé de 120 m2 de panneaux photovoltaïques pour l’énergie solaire, d’une éolienne à axe vertical et d’une propulsion hydrolienne dernière génération qui utilise l’eau de mer comme source de stockage d’énergie et qui ne rejette donc, ni CO2, ni particules fines. Coût du projet : 5 millions d’euros. Pour ses créateurs, l’Energy Observer est bien plus qu’un condensé de caractéristiques techniques. « Il faut le voir comme un laboratoire flottant de ce que pourrait être le monde énergétique de demain », explique Victorien Erussard, capitaine du navire et ancien coureur de la Transat Jacques-Vabre ou de la Route du Rhum. Si vous vous promenez près du port, difficile de passer à côté des grands dômes installés près de la Gare maritime. Il s’agit d’un village installé par l’équipe du navire qui explique le projet via une exposition qui retrace l’histoire de cet ancien catamaran. Le second dôme est, quant à lui, unespace de réalité virtuelle où il est possible de se plonger dans les fonds marins comme si vous y étiez. Le bateau n’étant pas accessible à la visite, il est possible de le faire en réalité augmentée. Via un QR code que vous scannez sur votre smartphone, une carte en 3D apparaît « Le but est de permettre à chaque personne de visiter l’Energy depuis chez soi », précise l’organisation. Le tout est proposé gratuitement. C’est l’objectif de l’équipage emmené par Victorien Erussard. « Boulogne est notre première escale d’un tour du monde qui va durer 6 ans. La première année va nous permettre de tester ses capacités en France pour ensuite aller plus loin », explique-t-il. Dans cette aventure, il est accompagné de Jérôme Delafosse, chef d’expédition, qui réalisera une collection de documentaires à destination des chaînes de TV nationale et internationale. « Canal + est déjà intéressée par notre projet », explique Jérôme Delafosse.

Un bateau pour lutter contre les passeurs de migrants

Nous relations il y a peu les relations ambigües entre certaines ONG pro immigration et les mafias qui organisent les trafics d’êtres humains entre l’Afrique et l’Europe . Pour y faire face, certains jeunes Européens, Italiens, Français, Autrichiens, Anglais, ont décidé de réagir. Vendredi 12 mai tout d’abord, des membres de Génération identitaire venus de plusieurs pays d’Europe se sont regroupés dans le port sicilien de Catane : embarqués dans une petite navette, une poignée d’entre eux ont tenté de bloquer le départ de «L’Aquarius» d’un navire de l’ONG SoS Méditerranée, qui sous des traits humanitaires joue un rôle très particulier vis à vis de l’immigration, puisqu’elle sauve les migrants certes, mais les amène en Europe plutôt que de les ramener vers leur point de départ. Ils ont été arrêtés par la suite par les autorités et placés en garde à vue. Mais cette action n’avait vocation qu’à lancer une campagne de plus grande ampleur, expliquée sur le site « Defend Europe » lancé pour l’occasion, dans lequel ces jeunes opposants à la submersion migratoire lancent un appel aux dons, notamment en vue d’acquérir un navire qui permettrait de bloquer les migrants et les trafiquants d’êtres humains en Mer Méditerranée. Chaque semaine, chaque jour, chaque heure, une invasion se déroule sous nos yeux. Des bateaux remplis de clandestins affluent sans cesse en direction de l’Europe. Cette immigration massive change le visage de notre continent. Notre futur est en jeu. Tout commence ici, aux frontières de l’Europe. C’est ici que les clandestins arrivent. C’est ici que les ONG et autres trafiquants d’êtres humains font leurs affaires sur le dos des clandestins. C’est ici que nos gouvernements ont échoué et nous ont trahi par leur laxisme et parfois leur complicité. Et puisque tout a commencé ici, c’est également ici que cela doit prendre fin. Venant de tout le continent, nous nous sommes rassemblés en Sicile et notre mission est simple : Défendre l’Europe. Nous voulons démasquer l’imposture des ONG : elles agissent à l’unisson avec les trafiquants humains qui vivent de la misère des hommes. Nous voulons protéger nos pays de l’immigration illégale et si besoin tenir tête en mer aux bateaux des ONG tel que l’Aquarius. Nous préparons une grande mission de sauvetage en Méditerranée, une mission pour sauver l’Europe de l’immigration clandestine. Nous voulons rassembler une équipe de professionnels, affréter un grand bateau et naviguer sur la mer Méditerranée pour contrecarrer les bateaux de ces contrebandiers humains. Si nous rencontrions des clandestins en détresse, nous leur viendrions bien évidemment en aide en les raccompagnant jusqu’aux côtes africaines. Pour commencer notre mission, nous avons besoin de votre aide. Les ONG bénéficient de beaucoup d’argent de la part les gouvernements et organismes pro-immigration. Nous ne dépendons que de vous pour financer cette mission et participer à la sauvegarde de notre civilisation. L’objectif est de récolter 50 000 euros au total (voir les modalités ici) . La bataille navale de l’immigration a débuté …

Course de bateaux à hydrogène

Ce n’est pas une course, dit-on dans les deux ports. Mais, alors qu’ils se préparent depuis des mois, les équipages de deux bateaux futuristes vont attirer ces jours l’attention des mêmes médias en Bretagne, l’un à Lorient et l’autre à Saint-Malo, avant de s’élancer pour un tour du monde aux énergies renouvelables. Chacun possède notamment à bord – c’est inédit sur un navire – une chaîne complète de propulsion à l’hydrogène. En Suisse, l’initiative de la Fondation RaceForWater, qui a récupéré et transformé l’ancien catamaran solaire PlanetSolar, est déjà bien connue. Mais en France, c’est Energy Observer qui fait les gros titres ou l’objet de reportage à la télévision, comme au 20h de TF1 ce 28 mars. Du côté tricolore, Victorien Erussard, tout en disant ne pas souhaiter de polémique, s’avoue finalement «agacé par cette situation» de concurrence implicite entre deux aventures très similaires, «tant nous avons investi de temps.» C’est depuis 2014 que ce coureur au large développe et évoque son idée, imaginée à partir d’Enza New Zealand, le catamaran avec lequel Sir Peter Blake a remporté le trophée Jules Verne en 1994. Cet ancien voilier a été recouvert de panneaux solaires, surmonté de deux éoliennes verticales, équipé d’un kite tracteur pour les jours de grand vent. L’équipe s’est aussi attaché les services d’une trentaine d’ingénieurs du laboratoire de recherches CEA-Liten. «Avec eux, nous avons installé tous les systèmes nécessaires pour exploiter l’hydrogène, afin de maximiser la mixité des énergies renouvelables utilisées», explique le marin. L’idée consiste à pomper de l’eau de mer, à la désaliniser, à séparer grâce à des électrolyseurs les molécules d’oxygène (O) et d’hydrogène (H) qui forment le liquide (H20), et à compresser l’hydrogène gazeux dans des bonbonnes. Enfin, lorsque ni le soleil ni le vent ne sont au rendez-vous pour recharger les batteries électriques des moteurs, ce même gaz peut être injecté dans des piles à combustibles pour produire du courant et rejeter… de l’eau.

Un bateau 100% écologique

Ils sont une dizaine d’étudiants de l’ESITech Rouen (Seine-Maritime) à s’être lancé un pari un peu fou. Le challenge? Créer de toutes pièces le bateau le plus économe en énergie tout en restant le plus rapide. Un projet lancé en octobre qui devrait aboutir l’été prochain. L’idée vient de Clémence Anfrye, étudiante en deuxième année de l’école d’ingénieurs et passionnée de voiles et bateaux qui voit dans l’Hyrdocontest une « belle démarche d’innovation et de recherche ». Chaque équipe reçoit le même moteur électrique puis doit ensuite créer le bateau le plus efficient possible en énergie: l’électronique, les commandes, la coque… Tout sortira de l’école, « pas de l’entreprise du coin », assure l’équipe. Pour pimenter les choses, « nous avons décidé d’ajouter une dimension écologique et locale en nous basant sur de la fibre de lin normand » présente Pierre Le Borhis. Une bonne partie de leur travail réside donc dans la création de leurs propres matériaux, qu’ils pourront tester dans les laboratoires de l’école. Si le lin a déjà servi de base dans des expériences en Formule 1 ou en vélo, ce sera pour les bateaux une grande première. Le défi est de taille pour l’équipe rouennaise. « En général, les écoles qui participent au concours sont spécialisées dans l’architecture navale, l’hydrodynamique, elles sont très orientées dans la conception de bateau. En revanche, nous avons des notions plus poussées dans la fiabilité des matériaux et la conception assistée par ordinateur. » Aujourd’hui, leur catamaran n’existe qu’en modèle 3D sur leur ordinateur. Mais en mai, les apprentis ingénieurs devraient avoir construit une maquette au 1/3 pour pouvoir procéder aux premiers tests avant d’entamer la construction grandeur nature. Ils se jetteront finalement à l’eau à l’été 2018, à bord d’un bateau de deux mètres.

Nouvel abandon pour le Vendée Globe

Il ne reste plus que 18 skippers en course. Enda O’Coineen qui a démâté dimanche a abandonné dans la nuit de dimanche à lundi. Le Cléac’h, depuis un mois en tête, demeure un solide leader. L’Irlandais Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland), victime d’un démâtage dimanche a officiellement abandonné le Vendée Globe. Il occupait la 15e place. Il s’agit du premier abandon en 2017 et du 11e au total. Il ne reste donc plus que 18 bateaux en course dans cette édition 8e du Vendée Globe. Pour rallier les côtes néo-zélandaises, le skipper doit encore parcourir 150 milles, ont précisé les organisateurs, qui le mettent en garde contre un vent fort prévu dans cette zone d’ici une cinquantaine d’heures. O’Coineen, premier Irlandais engagé dans ce tour du monde à la voile en mococoques en solitaire et sans escale, n’a pas encore précisé son port de destination. «J’étais dans 20-25 noeuds de brise et je suis tombé dans un vilain grain de 35 noeuds pile au moment où le pilote a sauté. J’ai raté un empannage. Le bateau est devenu incontrôlable. Le mât s’est cassé net au niveau du pont», avait raconté le navigateur dimanche aux organisateurs. Kito de Pavant (Bastide Otio) est le seul des 11 skippers à avoir laissé son bateau en pleine mer, secouru le 7 décembre par un navire ravitailleur qui passait pas loin de la zone désertique du sud de l’Océan Indien. Loin devant, Armel Le Cléac’h conserve solidement les rênes de la course. Entre le 2 décembre 2016 et le 2 janvier 2017, cela fait maintenant un mois que le skipper de Banque populaire VIII occupe après 57 jours de course la tête du Vendée Globe. A 4600 milles des Sables d’Olonne, il a bouclé 81% du parcours. Au large du Brésil, Alex Thomson lui a repris une petite quinzaine de milles la nuit dernière. Rich Wilson (Great American IV, 14e à 5937,6 milles de le Cléac’h) : «Le coup de vent est arrivé. Nous avons actuellement 35 à 40 nœuds de vent et cela devrait durer 18 heures encore. Puis, nous serons au cœur de la dépression. Ensuite, il y aura une tempête de 24 heures. Nous avons trois ris dans la grand’voile et le tourmentin est à poste. Nous restons conservateurs pour épargner la trinquette qui souffrait un peu au début de cette tempête. Le vent revient de Nord à Nord-Ouest et nous poursuivons notre route vers l’Est. L’angle au vent devient plus important, ce qui nous aide. J’ai des creux de 4 à 5 mètres et la mer devient méchante. Une vague vient de heurter le bateau et nous a poussés d’un mètre à tribord. J’ai failli me cogner le visage contre le rebord de la table à cartes. J’ai un casque à bord et je vais peut-être le mettre quand je suis à la table à cartes…»

La quille du bateau

Jean-Pierre Dick (« Virbac Paprec 3 »), déjà victime d’un abandon en 2009, a subi lundi soir un peu avant minuit un terrible coup du sort. À un peu plus de 2000 milles des Sables d’Olonne, soit une semaine avant l’arrivée estimée, le skippeur niçois a perdu sa quille. Une avarie majeure qui aurait pu le faire chavirer rapidement. Il a fallu tout le sang-froid du marin et un peu de chance pour éviter le pire. Alors qu’il était sur le pont pour régler ses voiles en prévision d’un grain, il a déclaré « avoir entendu un grand bam ». Puis « le bateau s’est couché tout de même assez violemment ». Jean-Pierre Dick a pu très rapidement réagir, choquer (lâcher) les voiles en grand pour redresser et remplir les ballasts à ras bord pour stabiliser le bateau. Mardi 22 janvier au matin, celui-ci faisait route à petite vitesse vers les Açores. L’avarie de Jean-Pierre Dick vient rappeler que les problèmes techniques de ces grands voiliers de course, profilés et allégés au maximum, viennent en général des éléments dépassant de la coque. Le mât peut se briser, comme c’est arrivé lors de ce Vendée Globe à Samantha Davies. Les safrans (parties immergées du gouvernail) ou les hydrogénérateurs, ces hélices plongées dans l’eau pour produire de l’électricité, peuvent se détacher – c’est la mésaventure qui a poussé Bernard Stamm à l’abandon. La quille peut être endommagée par un choc avec un objet flottant – Jérémy Beyou l’a vécu, ce qui l’a obligé à renoncer en début de course. Le lest peut aussi carrément se détacher, complètement ou partiellement, sous l’effet des forces gigantesques qu’il doit supporter. Selon les premières déclarations de Jean-Pierre Dick, il semble qu’il soit plutôt dans le deuxième cas. En 2009, Marc Guillemot avait fait les 2000 derniers kilomètres sans lest et il a dû renoncer cette année dès les premiers jours à la suite d’une rupture de la quille un mètre en dessous de la ligne de flottaison. Sa mésaventure restera longtemps un cas d’école pour les architectes marins car son sponsor, Safran, spécialisé dans les équipements aéronautiques, avaient tenté des innovations de matériaux sur cette partie du bateau qui se sont avérées peu concluantes. La quille reste le casse-tête principal de tous les constructeurs de bateau de course. Cet équipement qui n’apporte pas grand-chose à la performance pèse très lourd dans l’équilibre masse-vitesse, car il représente jusqu’à 30 % du poids total. La tendance à l’alléger le plus possible le rend vulnérable sur les bateaux de course. Ce qui n’est pas le cas pour les bateaux de croisière, où une perte de quille est quasi impossible car les constructeurs prennent une importante marge de sécurité au détriment de la performance.